Attilla avait suivi son Baron jusqu'à la table dans le coin de la Salle. Il posa sur la table son chapeau qu'il avait enlevé au moment de franchir le palier de l'auberge puis la bière offerte par Zell qu'il tenait de l'autre main. Enfin, il appuya avec le plus grand soin son arc contre sa chaise avec sa réserve de flèches, ce qu'il en restait après une journée bien remplie.
Une fois les mains libres, il prit place sur la chaise en bois de façon à avoir toute la Salle dans son champ de vision. C'est à ce moment-là que Don-toad arriva vers les deux archers.
-Ah, bonsoir Don-toad! Moi non plus je ne te connais pas très bien. Pour tout te dire, je n'aurais pas su à qui j'avais à faire si Zell ne m'avait pas soufflé à l'oreille ton nom. Je ne me souviens pas t'avoir vu une seule fois, c'est pour te dire... Peut-être, nous sommes nous croisé dans les couloirs à l'étage de l'auberge sans même savoir que nous étions de la même guilde.
Attilla adressa un sourire à Don-toad. Il ramena son chapeau vers lui avant d'inviter de la main le guerrier à s'assoier à côté de lui.
-Assied-toi, je t'en prie, tu ne vas quand même pas rester debout! Alors comme ça tu cherches notre moine. Sache que tu n'es pas le seul, j'ai essayé de le trouver aujourd'hui mais en vain. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir interroger des moines que j'a croisé lors de mon incursion.
Il paraît qu'il y a eu un raid il y a quelques jours et que plusieurs exilés y auraient trouvé la mort, il est possible qu'il en fasse partie malheureusement...
Figure-toi que j'ai aussi l'intention d'aller en forêt et que c'est à cette occasion que j'aurais besoin de lui, quelle coïncidence! Les champignons qui poussent à Stannyfest arrivent encore à me toucher et à la longue, j'ai dû mal à tenir sur mes deux jambes sans vaciller. Si peu qu'il y ait un Cartellois ou un Royaliste un peu opportuniste qui vienne dans le coin, je ne suis pas sûr de pouvoir fuire à temps dans l'état où je me trouve à ce moment-là...
Attilla saisit sa chope de bière et but une gorgée bien fraîche avant de répondre à Zell.
-Ma journée, elle s'est bien passé mais elle a été dure, j'ai bien cru que je n'allais pas pouvoir rentrer avant la nuit. Je suis allé faire un tour du côté de la Plaine Désertée pour trouver ces fameuses plumes de coq que m'a encore récemment demander Tynus quand je suis passé la voir.
J'étais plutôt serein étant donné que je connaissais le coin où ils avaient élu domicile, dans des fourrés vers le centre de la Plaine et au Sud-Ouest. Je m'y suis rendu et comme prévu ils étaient bien là où je les attendais. J'ai commencé à leur tirer dessus avec mon arc et je n'ai pas eu beaucoup de souci à les tuer contrairement à mes débuts. Mais pour trouver des plumes par terre après, c'est une autre histoire... Pas une!
Désespéré, je suis allé faire un tour à la forteresse pour me changer les idées et quelle stupeur arrivé là-bas! Les vinencres ont envahi les lieux, il y en a partout! A croire que plus aucun Exilé ne prend la peine de défricher l'endroit. Même au beau milieu des sentiers, elles fleurissent... Bien décidé à faire un peu de vide, j'ai pris mon mal en patience et je suis venu à bout d'au moins une centaine de ces fichues herbes!
J'aime autant te dire que ce soir, je ne sens plus mes bras.
Attilla secoua ses bras le long de son buste pour essayer de les dégourdir un peu mais la fatigue se faisait sentir. Il retira une feuille coincée dans la manche de sa veste.
-Tiens, regardez moi ça, j'en ai encore sur moi! Finalement, après un long moment passé là-bas, j'ai repris le chemin du retour. Je suis repassé à nouveau vers les coqs qui piaillaient derrière un buisson. Ce coup-là, je me suis approché d'avantage, discrètement, pour les viser et ma technique s'est avérée payante. En deux temps trois mouvements, mes trois plumes étaient ramassées et je pouvais revenir l'esprit tranquille vers Tynus avant de venir ici même.
J'ai même reçu de sa part quelques piecettes en récompense de mon travail, je vais pouvoir participer aux fraîs de la soirée.
Attilla prit sa bourse en main et après avoir délié les liens qui la fermaient, il déversa une partie de son contenu sur la table.